Historique du patois Francoprovençal

 

Tout d'abord il faut rappeler que le français est un patois qui a réussi à s'imposer. 

La langue française a été reconnue officiellement depuis 1539, date de l'édit de Villers-Cotterets de François 1er.

Jusqu'au 19 ième siècle, le français ne fut parlé que par les gens d'église, les seigneurs, donc par les touts puissants.

Les paysannes et les paysans de toutes les régions parlaient leur patois.

Celui de notre région s'appelle le francoprovençal. 

Ce nom lui fut donné en 1873 par le linguiste italien Graziado Ascoli.

Ce patois se parle depuis la plaine du Forez, jusqu'à la Suisse Romande et la vallée d'Aoste en Italie, en passant par les Monts du Lyonnais, la Bresse, une partie du Dauphiné et la Savoie.

Notre patois est un mélange de mots gaulois, de mots latins, de mots germains et d'autres mots apportés par les envahisseurs. C'est bien pour ces raisons que ce patois est un maillon et un lien entre le passé et le présent.

Dans le patois il y a l'intime relation entre le mot et la chose, en tenant compte du vécu de la personne qui le cause.

Lorsqu'on écoute un patoisant, il faut observer ses gestes et sa mimique.

Quelquefois lorsque l'on interroge un vieux paysan, afin de connaître le nom d'un outil ou d'un objet, dont il a perdu le nom, alors il suffit qu'il prenne cet outil en main, pour retrouver de suite le nom qu'il avait entendu prononcer par sa grand-mère ou son grand-père.

C'est bien pour ça que l'on peut dire que les paysannes et les paysans parlaient et pensaient en patois.

Le Curé Pierre Gardette et Marguerite Gonon, et d'autres ont parcouru nos campagnes pour comprendre les différences de prononciations d'un village à un autre. Ils s'adressaient toujours aux paysannes et paysans. Ils en déduisaient ceci: "nous nous sommes aperçus qu'une paysanne et un paysan peu instruits, mais intelligents et à l'esprit vif, sont de bien meilleurs témoins que ceux qui pensent tout savoir et qui se prennent pour des sommités".

Ce patois a près de 2000 ans d'histoire, car son origine remonte à la conquête de la Gaule par les Romains.

La route autour de laquelle s'est constitué ce patois, est celle qui reliait Rome à Lyon et cette voie se prolongeait dans le Forez afin de rejoindre les Arvernes (L'Auvergne) et continuer la voie d'Aquitaine.

Sur toutes ces voies romaines, s'effectuaient le passage de l'armée, de l'administration et surtout du commerce.

Compte-tenu de la lenteur des transports et des nombreuses haltes indispensables, de telles activités et de telles échanges créaient autour de cette voie, une unité économique et sociale. C'est pour cette raison que tous ces gens sédentaires ou de passage, créèrent une langue commune qui est notre patois francoprovençal.

Voilà grosso-modo, l'explication du territoire géographique où il est parlé.

Voilà bien pourquoi il est urgent d'effectuer un sauvetage de ce patois qui est un véritable patrimoine culturel.

Paradoxalement notre patois qui n'est presque plus parlé, est étudié à la faculté catholique de Lyon, à l'université Lyon II, à l'université de Saint-Etienne, à l'université Stendhal à Grenoble, à l'université de Neuchâtel en Suisse.

Dans les Monts du Lyonnais, régulièrement des gens se réunissent pour parler et chanter en patois, par exemple à Yzeron, Saint Martin en haut, Larajasse.

A certains endroits comme à la MJC de Saint Martin en haut, des anciens essayent de l'apprendre aux jeunes. Ce n'est pas facile, car comme on disait dans le temps: "le patois ne s'apprend pas il s'hérite"    

 

Ancienne porte de mon village de Haute-Rivoire  

 

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